America, la genèse
Bonjour les amis,
En ce moment, loin de tout et de tous, je suis en pleine introspection - année 9 oblige. Je range, je nettoie et fais le tri dans les armoires, les placards, les tiroirs; je soulève les tapis, secoue les tentures, j'épure ma maison intérieure. Cela demande une grande douceur, beaucoup de bienveillance sans complaisance toutefois et un zeste de détermination. Je suis en chantier ...
Cette anecdote de ma vie est remontée à la surface comme une bulle de savon et je vais vous la raconter.
J'avais environ 14 ans et je rendais souvent visite à ma grande-vieille-dame amie (75ans) - C'était une dame de la grande bourgeoisie parisienne qui m'avait prise sous son aile. Elle me racontait Paris du temps de la Belle Époque, les grandes réceptions, les belles tenues... Et j'ouvrais de grands yeux. J'avais une autre grande-vieille-amie, artiste peintre de renom, une résiliente des camps de la dernière guerre. Elle me parlait de courage et de détermination... Une autre encore, ma voisine, une châtelaine qui, trouvant ma voix gracieuse (ce sont ses paroles), se mettait au piano, et nous chantions des chants d'église ensemble. (elle me racontait des souvenirs de sa famille très liée à Napoléon III)... Et aussi, cette dame du village sans enfants, pleine de ce bon sens populaire qui me faisait grandir... Et pour finir, le père Joseph, ce brave ouvrier agricole, si seul, qui avait quitté la Pologne pour trouver du travail dans les champs de betterave de la Brie. Il me racontait son beau pays... Et, chaque fois, j'ouvrais de grands yeux.
Maintenant que j'ai planté le décor, passons à l'âge de mes 16 ans. Je continuais de rendre visite à mes amies (le Père Joseph nous ayant quittés). Un jour, Madame A. la dame de la Belle Époque, me demanda : Quel serait ton souhait le plus cher. Que veux-tu faire lorsque tu seras plus grande? . La réponse arriva sans réfléchir : Je voudrais vivre en Amérique. C'était lancé, Madame A en avait pris acte et elle revenait de temps en temps sur le sujet. C'est encore plus tard, au printemps 1966 (18ans) que Madame A. commença à me parler de l'Amérique, et je comprends maintenant qu'elle me questionnait pour savoir si j'avais vraiment envie d'y aller, si j'étais vraiment déterminée. Elle m'annonça la visite de son fils, son épouse et ses enfants pour le début de l'été. En juillet, je fus invitée. Le couple avait 4 enfants et 3 jeunes filles au pair s'en occupaient. À la fin du repas, le fils de famille, la petite cinquantaine, se leva et me demanda de me suivre dans son bureau. Il me pria de m'assoir et m'expliqua : Ma mère m'a beaucoup parlé de vous. Cela fait bien longtemps que vous vous connaissez et elle m'a dit votre désir d'aller vivre aux États-Unis, or, je suis l'ambassadeur de France dans ce pays. J'ai la possibilité de vous faire partir dans les meilleures conditions. Vous avez une bonne éducation et si vous consentez, la famille B... chirurgiens dentiste à Saint Louis (Louisiane) serait prête à vous recevoir afin d'accompagner les deux fillettes de la maison dans leurs devoirs scolaires et afin qu'elle parlent avec vous un français sans accent.
Mais, petit cours d'histoire, c'est exactement en 1966 que notre Président le Général de Gaulle décide de faire sortir la France de l'Otan. Il y avait écrit partout, sur les ponts, les voix de chemin de fer, les routes : US go home !! Un bazar politique incroyable ! L'Amérique avait lancé des représailles : Pas de Français autorisés à se rendre aux US, na !
Vous auriez vu la tronche du jeune homme lorsque je suis allée acheté mon billet d'avion dans l'agence de voyage de Fontainebleau (mon bled)... J'avais un passe droit.
Bien entendu, pendant le repas du soir j'avais annoncé tout de go à la famille, mon prochain départ aux États Unis - septembre prochain. Mes parents accueillirent la nouvelle sans trop broncher. J'exultais, je ne parlais que de cela à la maison et mes parents restaient évasifs. Ils attendaient que je change d'avis, qu'avec le temps mon bel allant diminuât, jusqu'à ce fameux jour où j'arrivai chez moi, brandissant mon billet d'avion.
Alors, avant le dîner, mon père me demanda de venir dans son bureau. Il me regarda dans les yeux, et d'un ton qui n'admettait aucune discussion me dit : Si tu pars, tu fais mourir ta mère.
Je ne partis pas !
C'est tout pour ce soir, il y a une suite.
Que les Anges veillent sur vous, Magda Rita
Les tribulations d'une française en Arizona - ecoledesanges, Le Blog !
Bonjour à tous, Mon blog a été créé en février 2007, c'est dire comme les temps ont changé depuis. Tout bouge à une vitesse fulgurante. Nous vivons en dix ans autant d'évènements que nos ...
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