Fraternité
Bonjour les amis,
Je vous ressors cette petite anecdote vécue alors que je vivais en Normandie, mais elle aurait pu avoir lieu dans n'importe quel endroit. Merci pour votre fidélité.
Magda Rita
Hier après-midi, je suis entrée dans un bureau de tabac de Trouville pour y acheter des fruits . ben oui ! un timbre-amende pour payer une prune - le pire, c'est que je ris de mes bêtises !
C'est le genre d'endroit que je ne fréquente pas car, comme dirait Audiard, "je fume pas, je bois pas, mais qu'est-ce que je cause" ça, vous l'avez compris !
Pendant que j'attends mon tour, je regarde autour de moi ... Les personnes sont attablées par petits groupes - des hommes surtout - à cause de l'écran qui retransmet les courses hippiques.
Tout près de mois, une table avec deux hommes jeunes. Je reconnais leurs stigmates - les marques de la rue - Ils sont bronzés, tatoués de symboles, leur visage, tanné par le vent et le soleil, laisse paraître les flétrissures de l'alcool.
Tout à coup, ils se lèvent et manifestant bruyamment leur joie à l'arrivée d'un troisième camarade. Ils sont là, bras ouverts, et sont heureux de retrouver l'ami de parcours. Ils se prennent dans les bras, comme de vieux compagnons de route, et quelle route !
Ils sont heureux, ils s'aiment, ils ont fait la même guerre, les mêmes choix ou non-choix, vécu les mêmes galères ... Leurs yeux pétillent tant ils sont heureux, sauf la petite fêlure dans le coin de l'oeil qui semble ne plus croire à rien. Ce sont des frères qui manifestent la fraternité des hommes.
Je suis là, tout près, et je les entends :
Alors, qu'est ce que tu fais par ici ? Je reviens chez moi, je suis Normand...et j'ai su par X.. que vous étiez dans le coin. Bienvenue vieux Frère ! et à nouveau les accolades.
A côté d'eux, j'ai ressenti la puissance des retrouvailles des hommes de la rue. Moi aussi j'aurais bien ouvert mes bras pour les serrer contre moi et leur dire que nous sommes toutes et tous une même fraternité... j'ai pas osé.