l'esprit communautaire
Bonjour les zamis,
En ce moment, un livre me passionne : Anna grand-mère de Jésus. Lorsque mon train arriva à la gare de Altkirch, vendredi dernier, je finissais ces lignes :
… « Nous, les esséniens, étions en effet habitués à la vie communautaire et mettions quotidiennement en application la collaboration harmonieuse et le partage de notre abondance »…
Cette idée de vie communautaire me fascine depuis toujours et j’y réfléchis beaucoup. Serons nous capables, nous, tellement individualistes, de nous réunir en villages et vivre en bonne intelligence ? Il est évident que chaque communauté constituerait une identité qui lui serait propre, une force vive lumineuse – et peut-être aussi, ces communautés se formeraient-elles autour d’un but commun ?
Je ne suis jamais allée, ni en colonie de vacances, ni chez les scouts - jamais je n’ai été pensionnaire - j’avais adhéré à la philosophie hippy sans pour cela rejoindre une communauté. Il m’est donc difficile de me situer par rapport à cette expérience –
Dans les années 60, j’avais beaucoup lu et beaucoup échangé avec des personnes qui avaient expérimenté les Kibboutz – et cela me semblait un idéal de vie –
Voilà où j’en étais de mes réflexions lorsque j’arrivai à Heimsbrunn (Alsace) où je fus accueillie par Christine et Michel, mes hôtes. Ils m’ouvrirent très simplement leur maison, leur jardin, leur cœur.
Le samedi matin, venant des environs, de magnifiques personnes arrivèrent, et la magie opéra en toute simplicité. Chacun était chargé comme un Roi Mage, et les petits plats, élaborés dans chaque cuisine, sortaient des paniers pour garnir le frigo de la maison. Chaque boîte, chaque saladier renfermait les belles intentions et le meilleur tour de main du cuisinier : confectionner l’excellence pour le groupe, et cela se ressentait. Des paniers sortaient aussi les fleurs en offrande pour la maison ainsi que les cristaux pour la rayonnance du groupe.
Nous avons passé deux jours ensemble à étudier, échanger, comprendre, rire, pleurer parfois, partager sans cesse – la simplicité pour seule constante. Nous nous sommes séparés des étoiles plein les yeux, le cœur rassasié, chacun retournant à sa vie empli d’une nouvelle vision.
Et c’est dans cette énergie que lundi je repris le train pour Paris, gare de l’Est, retournant dans ma tête les phrases du livre restées en suspend. J’avais ma réponse. Oui, nous sommes maintenant capables de nous réunir, de co-exister. (et non co-habiter)
Sortie de la Gare de l’Est, je me mis en quête du bus qui me permettrait de rejoindre la gare St Lazare. Les arrêts de bus foisonnent de part et d’autre de la sortie… lequel devrai-je prendre ? Non loin de moi, sous l’abri bus, une carte pour me guider. A part, une très belle africaine, assise sur le banc, l’endroit était désert. Je n’ai même pas eu le temps de regarder la carte que la jeune femme me dit :
- Où allez-vous ?
- Gare St Lazare
- Madame, c’est le bus 30, et il s’arrête en face, de l’autre côté du boulevard, vous voyez, là-bas ?
A ce moment, elle se lève et me dit :
- Je vais vous accompagner.
Mon ego inférieur tente bien de me dissuader en me bombardant de petites phrases assassines, mais je ne l’écoute pas et j’emboîte le pas de la belle dame en boubou blanc.
Toujours sur mon nuage, je pense alors : Les Anges m’envoient un Ange pour me guider. Et j’imagine la dame dans son boubou immaculé avec de grandes ailes blanches…. Wouhaou !
Arrivée à bon port, je remercie la jeune femme aux ailes blanches qui s’apprête à repartir.
- Je vous remercie, vous êtes un Ange ! lui dis-je.
Se retournant vers moi elle répondit :
- Mais c’est vous, l’Ange ! ah ah ah
Et son rire franc et libre a retenti, à la fois puissant et cristallin, illuminant son si beau visage.
Je restai là, interloquée, tandis que le boubou blanc disparaissait dans la foule.
Et j’en suis là, encore maintenant… Interloquée par cette vision.
Je sais que les Anges nous envoient des messagers pour nous faire un petit clin d’œil en passant.
Merci chers Anges,
MagdaRita
Ange à bicyclette à Miami