ILLUSIONS ET CREATIONS
Bonjour les zamis,
Je relaie un très bel article de Simon Leclec - et, comme c'est dimanche, nous avons tout le temps de le lire jus'au bout.. (il est aussi long que passionnant!.
MagdaRita
Salutations à tous,
Me revoilà en ce début d’année pour partager avec vous un nouveau volet des éclairages qu’il m’est donné de comprendre en lien avec l’évolution de l’Âme dans la matière, et plus particulièrement avec sa dimension créatrice. Plus j’avance sur mon chemin personnel, plus je réalise que les ouvertures que mon parcours spirituel me procure renferment aussi des pièges que les «non spirituels» ne rencontrent pas.
L’un de ces principaux pièges concerne le pouvoir créateur que nous avons tous. S’il est vrai que nous sommes des dieux créateurs «encapsulés» dans un corps de matière, pourquoi est-ce que nos vies ne sont pas plus idylliques et paradisiaques? Pourquoi vivons-nous tant de défis? Par nos pensées, ne devrions-nous pas pouvoir tout modeler à l’image de nos plus grands idéaux, et ce dans l’immédiat? Permettez-moi aujourd’hui de partager avec vous mes réflexions sur ce sujet sensible et si important.
«Agir comme si tout dépendait de l’homme, et croire comme si tout dépendait de Dieu». Voilà l’une des citations les plus populaires de monde spirituel. Mais que veut-elle dire exactement? Si nous en comprenons aisément les grandes lignes, comment est-ce que les subtilités de ce principe de cocréation avec le divin en nous se présentent concrètement dans nos vies?
Incarnations passées
Dans mes plus récentes incarnations, ou du moins la dernière, je n’avais pas la vision spirituelle que j’ai aujourd’hui. Je ne comprenais pas que la matière représentait la partie visible d’un Univers plus subtil. Pour moi, elle était la seule réalité qui existait. Quand je me connecte à cette incarnation, je perçois les idéaux auxquels je croyais et toutes mes actions visaient à les concrétiser. Et puisque je ne comprenais pas le principe de cocréation avec l’Esprit, j’agissais vraiment «comme si tout dépendait de moi».
Ce que je retiens de cette incarnation est que plus je gagnais en confiance en moi (nous nommons cela la maturité), plus il m’était facile de créer. J’entreprenais des projets et ils se réalisaient de plus en plus facilement. Pourtant, je ne comprenais rien aux lois universelles, mais je les appliquais tout de même à ma réalité.
Je comprends aussi que l’Univers résonne à la valeur que nous nous accordons, ce que nous percevons de nous-mêmes, beaucoup plus qu’à l’insistance de nos intentions. Plus une personne se reconnaît, plus elle proclame aux yeux de l’Univers sa légitimité à créer, et plus celui-ci répond à l’intention projetée. En parallèle, si un Être insiste pour manifester ceci ou cela tout en se considérant inapte à le recevoir, l’Univers répondra à cette émanation en amplifiant l’inaptitude, au lieu de l’intention créatrice. En fait, l’intention sera reçue, mais elle sera enveloppée d’une autre intention sous-jacente reliée à l’invalidité de recevoir le fruit de sa création. Cette «confusion» dans l’émanation réduira le signal émis et l’Être ne comprendra pas pourquoi la réponse semblera soit tarder ou revenir à lui dans une forme distorsionnée.
Interventions des Guides
À une époque, nos Guides spirituels personnels avaient l’autorisation de notre Âme d’intervenir pour atténuer nos créations inconscientes douloureuses, afin de faciliter notre évolution. Les Guides ajoutaient une dose de légèreté à nos émanations plus sombres, afin d’en réduire la portée négative dans nos vies. Autrement, notre passage dans l’oubli aurait été encore plus intense. Si toutes nos pensées collectives de destruction (et d’autodestruction) avaient été manifestées, notre monde entier n’existerait plus.
Le passage de 2012 a marqué notre entrée dans les mondes d’amour, de lumière et de conscience. Si nous n’y sommes pas encore ancrés, nous avons bel et bien franchi le premier portail. Pour habiter ces mondes, chaque Être qui y pénètre doit devenir souverain et responsable de ses émanations. Dans la 5 e dimension, personne n’est encadré et pris en charge, car tous comprennent le pouvoir qui les habite. Pour passer d’un monde où nous sommes «soutenus pour atténuer l’impact de nos émanations plus sombres» à un monde où nous devenons maîtres et responsables de toutes nos créations, des étapes doivent être franchies.
Symboliquement, le 21 décembre 2012 a tracé la ligne du passage du flambeau entre la prise en charge et la responsabilisation. Même si nous continuons à nous percevoir petit, nous ne sommes plus infantilisés. Aux yeux de l’Univers, nous avons les pleins pouvoirs de notre essence, et c’est à nous d’en découvrir la portée et de l’assumer.
Tout comme l’amour bienveillant d’un parent qui sait que son enfant est prêt à franchir une prochaine étape de son autonomie, l’Univers nous pousse amoureusement à être responsables de nos émanations. Il sait qui nous sommes et sa principale collaboration est de nous amener à le découvrir. C’est pourquoi nos pensées ne sont plus atténuées de l’extérieur, car ainsi, nous pouvons mieux les contempler et voir le fruit de nos créations conscientes et inconscientes.
L’Univers n’a pas pour rôle de nous prendre en pitié ni de nous sauver. Personne d’autre que nous ne peut marcher notre chemin. Tout dans l’Univers nous pousse vers notre maîtrise, que nous le voulions ou non. Afin de nous forcer à reprendre le pouvoir sur nos pensées, croyances et émanations, l’Univers manifeste concrètement ce que nous projetons de nous vers l’extérieur.
L’acharnement
Dans ma pratique d’accompagnement individuel, je vois souvent des gens qui s’acharnent et qui insistent. Ils se disent «après tout ce que j’ai fait, je mérite d’obtenir ce que je veux, ce dont j’ai besoin». Mais l’Univers ne répond pas à la supplication, pas plus qu’à la sensation de mériter quelque chose.
Nous connaissons tous des gens qui, selon nos principes, «ne méritent pas» ce qu’ils ont. Et pourtant, ils en sont les légitimes propriétaires. Si l’Univers évaluait les bénéficiaires de l’abondance selon des principes d’efforts et de mérites, il y aurait une redistribution différente de l’abondance et des ressources planétaires. Et pourtant, ce n’est pas notre réalité collective.
Les jugements de valeur appartiennent aux humains. Pour l’Univers, il n’y a que la sensation de légitimité et la reconnaissance de soi qui compte. Les grands tyrans de notre monde ont du pouvoir parce qu’ils se sentent légitimes à agir comme ils le font et qu’ils se reconnaissent. Ils croient en leur vision du monde.
Cela ne les exclut pas des principes karmiques qui régissent notre dimension, car s’ils profitent de la vulnérabilité des autres, ils seront un jour amenés à vivre l’expérience inverse pour retrouver l’humilité et la compassion nécessaire à l’évolution de leur Âme. Mais comprenons ensemble que les principes de manifestation s’opèreront tout de même, que la compassion soit présente en eux ou non.
En des termes simples, l’évolution dans la matière consiste à se reconnaitre légitime à proclamer son alliance universelle et à ancrer sur Terre ses plus grands idéaux. Et plus un être se laisse toucher par l’amour en lui-même, plus il se sentira lié aux autres formes de vie qui l’entourent et il cherchera à extérioriser cet amour. Il voudra alors ancrer les expressions toujours plus lumineuses de son Âme.
Amener l’entièreté de ce que nous sommes sur Terre, dans la matière, voilà l’ultime accomplissement de notre voyage dans l’oubli. Le message Les aventuriers de l’amour diffusé sur mon site le 8 mai 2010 présente ce concept.
Les pièges
Maintenant que ces fondements sont présentés, revenons aux pièges qui se présentent aux êtres conscients qui comprennent, du moins intellectuellement, les principes universels de manifestation. Je vous disais un peu plus tôt que dans ma dernière incarnation, je ne comprenais rien aux concepts de création et pourtant, les portes s’ouvraient devant moi.
Je dois admettre bien humblement que certains changements que j’aimerais apporter à ma vie actuelle me sont plus difficiles. Si je vous partage cet enseignement aujourd’hui, c’est aussi beaucoup pour me le rappeler, car les leçons que j’ai reçues mettent du temps à s’ancrer en moi. Comme je suis un enseignant, j’intègre ce que je partage, et je partage ce que j’intègre. J’espère donc en inspirer d’autres qui se reconnaîtront aussi dans mon expérience.
Un voyage surprenant
En 2010, je suis allé en Australie faire un voyage dans une «quête de vision». J’avais reçu des informations qui me suggéraient de m’y rendre, et le jour où j’ai pu établir un contact avec un couple résidant en banlieue de Melbourne, je me suis envolé pour ce pays de cartes postales et de «sagesses ancestrales».
Durant ma préparation, plusieurs amis psychiques m’ont partagé ce qu’ils voyaient de ce voyage mystérieux et je prenais note de «tous ces gens que j’allais rencontrer» et qui devaient marquer mon passage. N’écoutant que mon courage, je suis parti pour me connecter à ce qui devait être mon «chemin de vie».
À lui seul, ce voyage de 5 semaines mériterait d’être décrit dans un livre tout entier. J’y ai vécu des expériences d’une complexité sans précédent, alors qu’à chacune des étapes de mon voyage en solitaire, je me croyais «testé» par l’Univers. Je me disais qu’à travers les défis que l’on me présentait, l’on voulait probablement évaluer ma détermination à avancer, et que bientôt, tout allait se déployer lumineusement. Voici quelques anecdotes que j’y ai vécues.
Une rencontre interrompue
Je me suis rendu à un centre de méditation pour rencontrer des gens et partager la raison d’être de ma venue en Australie. Je leur disais que j’étais en «quête de vision» et que mon but était de rencontrer des collaborateurs potentiels à un projet qui m’était complètement inconnu. Je me disais que des gens allaient certainement «allumer» et me mettre en contact avec «les bonnes personnes».
L’on m’a alors mis en lien avec une dame qui animait un groupe de méditation chez elle. Nous sommes allés manger ensemble et après la rencontre, elle m’invitait à passer quelques jours dans son lieu de vie, en attendant de «voir la suite». J’ai accepté avec un certain questionnement son invitation, me disant que même si je ne ressentais pas une grande joie à être avec elle, je rencontrerais possiblement quelqu’un de son groupe de méditation avec qui j’allais résonner davantage. Ce groupe devait se rejoindre chez elle le soir même.
Je suis arrivé dans son village vers 13h et elle est venue me saluer au café du coin, alors que je m’affairais à lire mes courriels avant de me rendre chez elle. Elle me mentionne alors qu’elle repasserait me prendre un peu plus tard. Dans l’intervalle, avant qu’elle ne revienne me chercher, sa fille l’a appelée pour lui annoncer qu’elle quittait son mari qui la battait depuis plusieurs années et qu’elle avait besoin d’un lieu de vie intermédiaire de toute urgence. Et cela s’est produit au moment précis où une fenêtre d’opportunité s’était ouverte devant moi. Tout a alors été annulé, je ne pouvais plus aller chez elle.
J’avais déjà fait mes adieux aux gens qui m’avaient si gentiment accueilli au départ à Melbourne. Ces êtres, qui ont été de véritables anges pour moi dans ce voyage, m’ont offert de revenir chez eux, et j’y suis retourné, dans une grande incompréhension de ce qui m’arrivait. Je me disais alors que j’étais testé, que l’on voulait voir ma détermination à avancer sur mon chemin. Mais vous conviendrez avec moi que la «coïncidence» était on ne peut plus étonnante.
Une fête tardive
Quelques jours après, toujours dans ma tentative de rencontrer «les bonnes personnes», j’ai décidé d’aller dormir dans une auberge de jeunesse près de la mer. Je voulais me rapprocher de la ville, en espérant y faire de nouveaux contacts. À mon arrivée, le gîte était complet, mais j’ai été redirigé vers un autre un peu plus loin où il y avait encore de la place. J’y ai réservé une chambre seule, et vers minuit, alors que je venais de m’endormir, une musique rock d’un volume extrême (le qualificatif est encore trop faible) s’est fait entendre dans la chambre. La source sonore était située juste en dessous de mon lit.
Je me suis alors dirigé vers l’accueil pour questionner, et l’on m’a dit qu’on ne comprenait pas ce qui se produisait, que c’était une situation anormale, mais ils ne savaient pas quoi faire pour corriger le tout. Je suis sorti à l’extérieur pour vérifier et je me suis rendu compte que ma chambre était située juste au-dessus d’un bar où un groupe de musique rock y jouait live. Je ne me sentais évidemment pas l’élan de tenter de briser la fête et je suis parti méditer près de la mer, loin de tout ce bruit excessif. Ce n’est que vers 4h du matin que j’ai pu revenir à la chambre, alors que la fête venait de se terminer.
À mon réveil de cette nuit absolument pas reposante, je suis allé voir le gérant de jour pour demander une explication et une compensation financière (que j’ai obtenue). Il m’a alors expliqué qu’une fois par année – oui oui une seule fois dans l’année, et c’était ce soir-là –, pendant une fête fériée de Melbourne, le bar obtenait un permis spécial de la ville pour faire venir un groupe de musique live.
Sur 365 jours possibles, je suis tombé sur LA soirée où la fête se déroulait. Comme cet événement n’avait pas lieu systématiquement aux mêmes dates, les responsables du gîte l’ont appris en même temps que moi ce soir-là.
La traversée du désert
Je ne compte plus les anecdotes de la sorte, plus improbables les unes que les autres, qui me sont arrivées durant ce voyage. Toujours dans l’espoir de marcher concrètement sur le chemin qu’il m’avait été donné de ressentir, j’avançais d’une expérience à l’autre, convaincu que «bientôt» tout allait s’améliorer. Je me suis rendu jusqu’au centre du désert australien pour réaliser l’étendue de mes illusions. Une fois «au bout du monde», le plus loin que je pouvais aller, j’ai constaté l’ampleur de mon mirage et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. En trois jours, je crois que j’ai pleuré autant qu’en 40 années de vie réunies.
À la fin de mon constat d’échec, alors que je me sentais complètement anéanti, humilié d’avoir raté ma vie (c’est ainsi que je me sentais) et de m’être tant illusionné, une énergie d’une intensité sans précédent s’est mise à envahir mon corps. Une phrase a alors pénétré mon esprit : «aller si loin pour revenir en soi». Le lendemain, je revenais au Canada et je déménageais la semaine suivante dans la campagne.
Les leçons de ce voyage ont été majeures pour moi, et encore aujourd’hui, j’en intègre des aspects. Et l’un de ceux-ci est relié à l’illusion de la manifestation. Le principal enseignement de cette expérience est que j’ai cherché à reproduire les visions reçues extérieurement, au lieu de créer mon chemin à partir de l’intérieur.
Beaucoup d’êtres psychiques et spirituels entretiennent une illusion commune qui les amène à imaginer que parce qu’il existe un grand plan à tout, que leur Âme sait ce qu’il y a de mieux pour eux, ils n’ont pas à «agir comme si tout dépendait d’eux». Ils n’ont qu’à avancer avec confiance, et l’Univers s’occupera de tout. Ce principe est vrai, mais il ouvre aussi la porte à de grandes interprétations.
Le Maître
Quand le Maître Jésus manifestait dans la matière, il utilisait son propre pouvoir créateur pour «créer un moule», un réceptacle, et permettre à l’Univers de le «remplir». Il ne disait pas «l’Univers sait ce qu’il y a de mieux, alors j’ai confiance que la magie se produira». Il était l’incarnation même de cette magie. Il utilisait l’énergie de vie de ses entrailles (la dimension féminine en chacun de nous, énergie localisée au niveau du hara, sous le nombril) pour l’extérioriser et créer instantanément, au moment présent, l’objet de ses intentions les plus pures.
S’il n’avait fait que supplier l’Univers de créer la magie, celle-ci aurait été extérieure à lui et rien ne se serait produit. Il faisait partie du résultat, il incarnait la solution, il devenait l’Univers. Par son exemple - ainsi que celui de tous les Maîtres qui ont marché sur notre planète – il a voulu nous rappeler ce que nous avions oublié.
Un prix de présence
En 1996, j’ai vécu une expérience intense de manifestation. J’ai participé à un tournoi de golf organisé par mon travail. Des prix de présence étaient offerts à tous dès notre arrivée, et l’un de ces cadeaux était 1 chance sur 15 de gagner un voyage dans le Sud. C’est ce que j’ai pigé.
Dès que j’ai réalisé que je pourrais vendre ce voyage et utiliser l’argent pour concrétiser un rêve personnel que j’avais à cette époque, je me suis mis à sentir que je gagnerais. Je me suis approprié énergétiquement le voyage. Je n’ai pas prié ni supplié, j’ai «choisi» de le gagner.
Le soir du tirage, alors que tous les gagnants potentiels étaient invités à venir au centre de la pièce, une pige d’élimination était effectuée. Tous les autres étaient soutenus par leurs amis et ensemble, ils «voulaient très fort» gagner le voyage. De mon côté, je me suis fermé les yeux et je me suis mis à ressentir intérieurement le voyage. Je me voyais aller chercher mon prix. Je ressentais l’énergie qui s’amplifiait de plus en plus à partir de mes entrailles et à chaque inspiration, mon rythme vibratoire s’élevait. Je faisais partie de l’expérience, elle n’était pas séparée de moi.
Jamais je n’ai supplié ni prié qui que ce soit dans le but de gagner. Je faisais partie de la solution, j’incarnais l’énergie du gain dans toutes mes cellules. Je prenais l’énergie de vie de mes entrailles et je la dirigeais vers le voyage, comme si tout partait de moi, comme si tout était déjà accompli en moi. Symboliquement, je créais le moule et je collaborais avec l’Univers pour qu’il vienne le remplir.
Le résultat
J’ai gagné le voyage. Je ne le méritais pas plus qu’un autre. J’ai proclamé ma légitimité à le recevoir et je suis devenu le canal par lequel l’Univers pouvait circuler vers la matière.
Je sais aujourd’hui que si j’avais rencontré un médium cet après-midi-là et qu’il m’avait annoncé que j’allais gagner le voyage en soirée, rien de tout cela ne se serait produit. J’aurais imaginé que tout était déjà manifesté dans l’Univers, que c’était déjà «écrit dans le ciel», et qu’il ne me restait plus qu’à aller cueillir mon prix en soirée. J’aurais alors été séparé du résultat, au lieu d’en faire partie, et la manifestation serait restée éthérée. Ne connaissant pas la finalité, j’ai choisi une direction et je l’ai totalement assumée. Je suis devenu la solution.
Si je vous raconte cette anecdote, ce n’est évidemment pas pour pavaner mes réussites, car elles sont de toute manière accompagnées de tout autant d’impasses. Mais je souhaite vous présenter ici ma compréhension des principes de manifestation.
Un être qui n’a pas la foi en lui-même pourra difficilement cocréer avec l’Univers, car s’il ne se reconnaît pas, il ne se sentira pas légitime à accueillir la concrétisation de ses intentions (qu’il soit ou non conscient des principes universels). En parallèle, un Être qui a la foi mais qui considère que tout part de l’Univers ne pourra pas non plus cocréer, car il n’accomplira pas sa part du mandat de création. Sa vision de la vie sera d’imaginer qu’un plan plus grand que lui existe et qu’il doit le trouver, au lieu de le créer. Il attendra de l’extérieur les signes qui lui indiqueront la voie, jusqu’à ce qu’il arrive au bout de son illusion.
La maîtrise se situe dans l’intégration de ces deux réalités. La vérité est entre les deux. «Agir comme si tout dépendait de nous (concrètement et énergétiquement), et croire comme si tout dépendait de Dieu».
La peur de se tromper
C’est souvent la peur de se tromper qui amène les spiritualistes à retenir l’expression de ce qu’ils sont, de ce qu’ils souhaitent réellement. Ils se disent que puisque l’Univers sait ce qu’il y a de mieux pour eux, ils doivent trouver ce qui a spécialement été conçu à leur attention, comme si la vie était une course au trésor dont le but était de trouver les indices extérieurs qui nous conduisent à notre idéal.
Plusieurs s’imaginent que s’ils orientent trop précisément leurs intentions, ils risquent de rater cet idéal qui a été concocté spécifiquement pour eux. Ils cherchent alors extérieurement ce qui devrait naturellement provenir de l’intérieur.
La vie présente certes des indices, nous faisant vivre des expériences pour que nous réalisions graduellement ce que nous aimons vraiment. Mais si nous ne nous approprions pas ce vécu, si nous ne choisissons pas à un moment précis d’orienter la vie dans la direction de nos plus grands idéaux, au risque de nous tromper, alors rien ne se produira, et nous attendrons. Nous chercherons les indications extérieures, alors que la vérité se situe en nous. C’est l’intérieur qui crée notre réalité extérieure, jamais l’inverse. Tout le reste n’est qu’une illusion.
C’est avec beaucoup d’humilité que je vous partage cela, car tout ce que j’écris ici correspond à mon apprentissage du moment. J’ai besoin de vous le partager pour l’ancrer profondément en moi, pour me rappeler que JE SUIS la solution à toute chose. Un JE qui n’est évidemment pas relié à ma personnalité, mais qui comprend et admet que je suis responsable de créer le moule de la vie, pour permettre à l’Univers de le remplir.
Un gâteau aux fraises
J’aime imaginer la cocréation comme la concoction d’un gâteau. J’aimerais qu’il soit aux fraises, mais je ne connais pas la recette idéale. Je suis responsable de trouver le moule pour recevoir les ingrédients et j’oriente la recherche autour du thème «gâteau aux fraises» (orientation première). La vie se chargera ensuite de trouver la recette parfaite, celle qui répondra le mieux à mes idéaux, au-delà de ma conception humaine. Je suis ouvert qu’elle pourrait être très différente de ce que j’ai imaginé au départ, car il est vrai que l’Univers connait mes goûts encore mieux que moi-même. Je reste donc flexible quant à la forme qui me sera présentée, tout en comprenant que c’est le moule que je fournis au départ qui permettra au gâteau de prendre forme. Sans lui, la recette restera un concept, une idée éthérée.
Beaucoup de gens hésitent à créer ce moule, car ils ne savent pas ce qu’ils veulent et ils ont peur de se tromper. Même si l’Univers sait ce qui est bon pour nous, son rôle n’est pas de nous infantiliser en accomplissant les choses à notre place. Il nous aide à découvrir et intégrer ce que nous sommes vraiment pour qu’ensuite, nous puissions ensemble le manifester à l’extérieur. C’est cela la véritable relation avec le divin; assumer notre rôle dans la cocréation.
Et lorsque nous avançons sans attente, nous nous ouvrons à accueillir un idéal toujours plus grand que nous ne pourrions imaginer au départ. Cela demande à la fois une flexibilité et un lâcher-prise, car le «comment» ne nous appartient pas.
Extérioriser mon énergie
Ma compréhension de «agir comme si tout dépendait de nous» consiste bien sûr à ouvrir les portes quand elles se présentent. Mais c’est aussi de participer à la création en acceptant d’extérioriser mon énergie de vie dans la direction de mes idéaux. Pour ce faire, je ne peux éviter l’étape de me questionner profondément sur qui je suis, sur ma nature, mes talents, ce que j’aime et ce que je souhaite offrir au monde qui m’entoure. La découverte de soi est au cœur de tout parcours spirituel, car c’est ce qui nous permet de créer le monde à notre image. Quelle image? Celle qui nous est inspirée de l’intérieur vers l’extérieur.
L’illusion que j’ai rencontrée en Australie concerne le fait qu’au lieu de m’approprier mes élans et de définir mes idéaux, j’ai cherché à faire cadrer ma réalité extérieure – que je croyais «déjà écrite» - aux informations que j’avais reçues. Au lieu de me demander ce que j’avais envie de créer, j’ouvrais très grand les yeux pour tenter de percevoir l’indication que l’Univers, séparé de moi, voulait me montrer. D’une illusion à l’autre, je me suis essoufflé, jusqu’au point de ne plus pouvoir avancer.
J’ai laissé mes illusions dans le désert australien, mais elles me rattrapent encore parfois, souvent. Par cet écrit, je souhaite que vous soyez témoins de mon engagement à me souvenir que je fais partie de toutes les solutions que j’appelle à moi, tout comme vous êtes au cœur de vos propres créations. Vous n’en êtes jamais séparés.
Être à la «bonne place»
Je ne retournerais pas en arrière à une époque où je croyais que seul le visible existait. Mais en même temps, j’envie parfois les gens qui ne croient pas à un grand plan parallèle. Ils ne se questionnent jamais à savoir s’ils sont à la bonne place, car pour eux, la «bonne place» est toujours où ils sont. Je ne dis pas qu’ils sont plus heureux, mais ce ne sont pas eux qui stagnent le plus sur leur chemin de vie. Ils ne questionnent pas leurs choix, ils marchent sur leur chemin en tentant de se découvrir intérieurement. Peut-être que la réponse qu’ils trouvent à «qui suis-je» nous paraîtrait incomplète, mais pour eux, elle leur suffit à définir la direction et ils avancent.
En parallèle, les êtres spirituels comprennent qu’il existe un grand plan et plusieurs cherchent à le rencontrer à l’extérieur d’eux. «Qu’est-ce que l’Univers attend de moi» est une question si souvent posée. L’Univers n’attend rien de nous. IL EST. Pour être à son image, SOYONS nous aussi.
La page blanche
J’ai toujours aimé l’image d’une page informatique en format Word pour représenter la manifestation. Dès que j’ouvre le programme, la page qui m’apparaît est blanche et tous les mots potentiels qui peuvent y être écrits existent simultanément. Mais si je clique au centre de la page avec ma souris, mon curseur reviendra au début. Tant et aussi longtemps que je n’aurai pas «ouvert l’espace» en appuyant sur enter, je ne pourrai pas avancer dans la page.
Pour moi, la cocréation suit ce même principe. Toutes les réalités existent en potentiel à chaque instant. Mais cet énoncé ne suffit pas à les manifester. Pour que les mots puissent s’écrire, je dois créer l’espace pour les recevoir. J’ai une vue d’ensemble de ce que je souhaite composer, et je sais que l’inspiration détaillée viendra au fur et à mesure que j’avancerai. Le texte final sera possiblement très éloigné de ce que j’imaginais au départ, mais il sera parfait et totalement adapté à l’intention originale.
Merci d’être là et de vous laisser toucher par l’amour, qui prend plusieurs formes.
Salutations à tous
Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle
--------------------------------------
Écrit le 22 février 2014, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)