aventure dans la jungle
Bonjour les zamis,
Depuis hier, je suis tiraillée. Je leur raconte ma p'tite expérience ou pas ? après tout, elle n'a rien de bien extraordinaire... mais, à vous d'apprécier.
Hier, j'avais besoin de faire quelques courses, les personnes qui viennent à mes stages le savent... ne pas prendre toujours la même route pour aller chercher son pain ou pour conduire son enfant à l'école... sinon comment voulez-vous aller au-devant de l'aventure ??
Je décide donc de couper par une voie que je ne connaît pas. Chemin faisant, un panneau annonçant un monastère hispanique qu'il est possible de visiter attire mon attention, et, oubliant les courses, je prends la route indiquée.
Cela m'a fait du bien de voir une vieille et immense grille en fer forgé ouvrant largement sur une vieille bâtisse entourée d'un jardin structuré sur l'avant alors qu'à l'arrière je devine un foisonnement d'arbres qui débordent de partout.
C'est dans cette direction que je me sens attirée, alors, je coupe par le petit parc vers les grands arbres.
Chemin faisant, je rencontre Marie tout de blanc vêtue et, malgré la raideur que lui impose la pierre, elle ouvre ses bras dans lesquels je me précipite.
Marie est bien plus grande que moi, vous pouvez bien l'imaginer, alors le nez au niveau de ses hanches je leve les yeux vers ses beaux yeux si doux qui me regardent et je dis ;
O Marie, Mère de tous les enfants de la Terre, prends moi tendrement dans tes bras et cajole moi... alors, quand elle m'a soulevée, je Lui ai demandé de soulever en même temps tous les enfants de la Terre afin que nous soyons tous cajolés quelques instants, qui m'ont semblé une éternité, tellement j'étais bien... et puis, moi, je suis comme ça, j'ai pleuré, pleuré d'amour ou de joie, de bonheur de gratitude enfin, je sais plus.
Après quand j'ai plus eu de larmes, je suis repartie vers la jungle. Bien sûr il m'a été permis d'entrer. Le Gardien du Seuil était bien content de me voir. C'est là que je me suis sentie comme la petite chèvre de Monsieur Seguin lorsqu'elle arrive dans la montagne et que les châtaigniers abaissent leurs branches jusqu'à terre pour la caresser - pour moi, pareil ! Tout le monde m'a fait fête ... des plantes que j'avais jamais vues, des racines qui montent au ciel alors que les lianes arrivant tout droit du ciel descendent et s'enracinent, des orchidées, des filles de l'air, des eucalyptus et tellement de merveilles.
j'ai dit bonjour à tout le monde, d'un petit mot gentil, d'une caresse, d'une accolade, d'un gros bisous et mon petit coeur qui grandissait grandissait...
Au sortir de mon petit bout de jungle j'avise un groupe d'arbres ressemblant à nos pins mais avec des aiguilles très longues, touffues d'un vert cendré et douces, douces comme de la soie. J'ai pris une branche dans les bras et j'ai dépose des baisers très doux et disant:
Bel arbre, merci de me recevoir et de me prodiguer autant de tendresse... et de bisous (car je sentais que ses branches. tout autour. m'enveloppaient avec tout plein de douceur) ... vois comme je t'aime. S'il te plaît, dis à tous les arbres et toutes les plantes de cet endroit combien je vous aime. Et la, re pleurs - et re-pleurs. Tout est devenue très silencieux tout à coup. Puis, autour de moi, les branches ont craqué, des petits pas, des frôlements, des baisers dans mes cheveux... il y avait bien du monde..
Au revoir, je reviendrai.
Avant de quitter le jardin extraordinaire je suis passée par un petit enclos, où les moines jadis cultivaient, en petits carrés bien réguliers, les plantes médicinales. J'ai fermé les yeux et j'ai fait revivre en imagination les braves moines maniant la binette, récoltant les plantes au petit matin en leur parlant... Mais un détail me tirlipotait les méninges, ils appartenaient à quel ordre, ces frères ? Je sais, c'est un détail, mais cette question, sans cesse revenait. C'est là que j'ai ressenti une vibration d'une ineffable douceur m'entourer, comme une boule de feu qui ne brûle pas... et je suis restée à profiter tout simplement. Mais la question n'avait pas eu de réponse... C'était qui, ces moines ?
J'ai ressenti quelqu'un derrière moi, on va sans doute me le dire, ai-je pensé en me retournant.
Derrière moi, Saint François d'Assise, des oiseaux sur l'épaule me regardait... et j'ai encore pleuré, à chaudes larmes.
Suis repartie, le coeur en bandoulière, remerciant pour toutes les grâces reçues.
Je vous l'ai bien dit et redit : Changez de route lorsque vous faites vos courses !!
MagdaRita