GREFFES D'ORGANES..Qu'en pense le ciel ??
Pour "illustrer" le message de Olvier, J'ean, son père m'envoie un article de la magnifique revue Nexus.
Je vous souhaite une bonne lecture et surtout une bonne compréhension ...
magda-rita
QUAND L’AUTRE VIT EN SOI…
Cet article du Nexus n° 39 peut être copié à condition de citer sa provenance.
il a été à l’origine publié sous le titre:
“Changements de personnalité chez les transplantés du cœur faisant écho à celle de leur donneur”
"Des patients transplantés manifestent les traits de personnalité de leur donneur… Des familles de donneurs reconnaissent leur défunt dans le comportement du receveur… Un phénomène qui dérange, bouleverse et interroge : les organes disposeraient-ils d’une mémoire cellulaire ?
Témoignages, analyse et éléments de réponse. On considère communément que l’apprentissage passe d’abord par le système nerveux, puis par le système immunitaire.
Les patients auxquels ont été transplantés des organes périphériques ne devraient donc pas subir de changements de personnalité propres aux donneurs qu’ils n’ont jamais rencontrés.
Lorsque de telles transformations ont été observées après des transplantations d’organes, on a tenté de les expliquer par les effets des médicaments immunosuppresseurs, le stress psychosocial ou une psychopathologie préexistante des receveurs (1-3).
Cependant, la théorie des systèmes vivants énonce explicitement que toute cellule vivante possède une “mémoire” et des sous-systèmes fonctionnels “déterminants” (4).
En outre, la récente intégration du concept d’énergie dans la théorie des systèmes (appelée théorie des systèmes d’énergie dynamiques) permet logiquement de conclure que tous les systèmes dynamiques stockent des informations et de l’énergie à divers degrés (5-7).
Le mécanisme de mémoire systémique constitue une explication plausible de l’évolution des propriétés systémiques émergentes (nouvelles) par le biais de rétroactions récurrentes (c’est-à-dire les circulations non linéaires d’informations et d’énergie reflétant les interactions constantes des composants dans un réseau dynamique complexe). Il existe des boucles de rétroaction récurrentes dans tous les systèmes atomiques moléculaires et cellulaires. Par conséquent, on devrait trouver dans ces systèmes des preuves de mémoire systémique atomique, moléculaire et cellulaire.
Une histoire stockée dans les tissus
En 1977, est paru un livre intitulé A Change of Heart retraçant les changements apparents de personnalité observés chez Claire Sylvia9, une jeune femme ayant subi une transplantation cœur-poumon au Yale-New Haven Hospital, en 1988. Elle déclara avoir remarqué des changements dans ses attitudes, habitudes et préférences après son opération. Elle avait des envies inexplicables d’aliments qu’elle n’appréciait pas auparavant. Par exemple, elle, qui était une danseuse et une chorégraphe très attentive à sa santé, n’avait pu résister, en quittant l’hôpital, à l’envie d’aller dans un fast-food et de commander des nuggets de poulet, aliment qu’elle ne consommait jamais. Claire se sentit attirée par les couleurs froides et délaissa le rouge et l’orange vifs qu’elle portait auparavant. Elle commença à se comporter de manière agressive et impétueuse, ce qui ne lui ressemblait pas, mais s’avéra typique de la personnalité de son donneur. Fait intéressant, on avait retrouvé des nuggets de poulet frit du même fast-food dans la veste du jeune homme (son donneur) au moment de sa mort.
Dix témoignages clés
Parmis les dix témoignages clés proposés, j'ai choisi ce qui suit, bien que tous soientt aussi poignants.
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Cas n° 2 :
“Quand il me faisait des câlins, j’avais l’impression de tenir mon fils”
Le donneur était un petit garçon de 16 mois qui s’était noyé dans sa baignoire. Le receveur était un petit garçon de sept mois atteint de tétralogie de Fallot (trou dans la cloison interventriculaire avec déplacement de l’aorte, sténose pulmonaire et épaississement du ventricule droit).
La mère du donneur, médecin :
“La première des choses, c’est que je n’ai pas seulement entendu le cœur de Jerry [le donneur]. Je le sentais en moi. Lorsque Carter [le receveur] m’a vue pour la première fois, il a couru vers moi et n’a pas arrêté de se frotter le nez contre moi. C’est exactement ce que nous faisions, Jerry et moi. Le cœur de Jerry et Carter ont maintenant cinq ans, mais Carter a les yeux de Jerry. Quand il me faisait des câlins, j’avais l’impression de tenir mon fils. Je pouvais le sentir, pas simplement de façon symbolique. Il était là. Je sentais son énergie. Je suis médecin. J’ai appris à observer finement et j’ai toujours été d’un naturel sceptique. Mais c’était bien réel. Je sais que certaines personnes diront que j’ai besoin de croire que l’esprit de mon fils est vivant, et peut-être est-ce le cas. Mais je l’ai vraiment senti. Mon mari et mon père ont eu la même impression. Et je vous jure (vous pouvez le demander à ma mère), Carter avait le même langage enfantin que Jerry. Carter a maintenant six ans, mais au même âge, il parlait comme Jerry et jouait avec mon nez exactement comme le faisait Jerry. Nous sommes restés chez les [nom de famille du receveur] cette nuit-là. Au milieu de la nuit, Carter est venu nous demander s’il pouvait dormir avec nous. Il s’est pelotonné entre mon mari et moi tout comme le faisait Jerry, et nous nous sommes mis à pleurer. Carter nous a dit de ne pas pleurer car Jerry avait dit que tout allait bien. Mon mari et moi, nos parents et tous ceux qui connaissaient bien Jerry n’ont pas le moindre doute. Le cœur de notre fils contient beaucoup de choses de lui et bat dans la poitrine de Carter. A un certain niveau, notre fils est toujours en vie.”
La mère du receveur :
“J’ai vu Carter aller vers elle [la mère du donneur]. Cela ne lui ressemble pas. Il est très, très timide, mais il est allé vers elle comme il courait vers moi quand il était bébé. Quand il a murmuré ‘Tout va bien, Maman’, j’ai craqué. Il l’a appelée ‘Maman’, ou peut-être était-ce le cœur de Jerry qui parlait. Il y a autre chose. En parlant avec la mère de Jerry, nous avons découvert qu’il souffrait d’une paralysie cérébrale bénigne affectant surtout le côté gauche. Carter présente une raideur et des tremblements du même côté. Cela n’a jamais été le cas quand il était bébé, ce n’est apparu qu’après la transplantation. Les médecins disent que c’est probablement lié à sa maladie, mais je suis convaincue qu’il n’y a pas que ça. Encore une chose que j’aimerais comprendre. Quand nous sommes allées à l’église ensemble, Carter n’avait jamais rencontré le père de Jerry. Nous sommes arrivés en retard et le père de Jerry était assis avec un groupe de gens au milieu de l’assemblée. Carter a lâché ma main, et s’est précipité droit sur cet homme. Il a grimpé sur ses genoux, l’a serré fort et l’a appelé ‘Papa’. Nous étions sidérés. Comment pouvait-il le reconnaître ? Pourquoi l’a-t-il appelé ‘Papa’ ? Il ne faisait jamais ce genre de choses. Il ne me lâchait jamais la main à l’église et ne courait jamais vers des inconnus. Quand je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela, il a nié. Il a dit que c’était Jerry qui l’avait fait et qu’il l’avait suivi.”
Cas n° 4 :
“Je détestais la musique classique, mais maintenant je l’adore.”
Le donneur était un étudiant noir de 17 ans, tué par une balle tirée d’une voiture. Le receveur était un ouvrier de fonderie blanc de 47 ans atteint de sténose aortique.
La mère du donneur :
“Notre fils se rendait à pied à son cours de violon quand il a été touché. Personne ne sait d’où est venue la balle, mais elle l’a atteint et il s’est écroulé. Il est mort sur le coup dans la rue, son étui à violon serré contre lui. Il adorait la musique et ses professeurs disaient qu’il avait un réel talent. Il écoutait de la musique et s’en imprégnait. Je pense qu’il se serait retrouvé au Carnegie Hall un jour ou l’autre, mais les autres gamins se moquaient toujours de la musique qu’il aimait
Mozart
Le receveur :
“Je suis vraiment triste pour le gars qui est mort et qui m’a donné son cœur, mais le fait qu’il ait été noir m’ennuie vraiment. Je ne suis pas raciste, attention, pas du tout. La plupart de mes amis de l’usine sont noirs. Mais l’idée d’avoir un cœur noir dans un corps blanc semble vraiment… enfin, je ne sais pas comment le dire. J’ai dit à ma femme que mon pénis allait peut-être grossir jusqu’à devenir aussi gros que ceux des noirs. On dit qu’ils ont un plus gros pénis, mais cela reste à prouver. Après l’amour, je me sens parfois coupable parce que je me dis que c’est un noir qui a fait l’amour à ma femme, mais je ne le pense pas vraiment sérieusement. Je peux vous dire une chose, pourtant. Je détestais la musique classique, mais maintenant je l’adore. Je sais que ça ne vient pas de mon nouveau cœur, parce que ce n’est pas le genre de choses qu’aiment les noirs. Maintenant, cela calme mon cœur. J’en écoute tout le temps. C’est devenu une passion. Je n’ai dit à aucun de mes collègues que j’avais un cœur noir, mais j’y pense beaucoup.”
La femme du receveur :
“Quand il a appris qu’il allait avoir le cœur d’un noir, cela l’a beaucoup tracassé. Il m’a même demandé s’il pouvait réclamer au médecin un cœur blanc si l’occasion se présentait. Ce n’est pas Archie Bunker, mais pas loin. Et il me tuerait s’il savait que je vous le dis, mais pour la première fois, il a invité ses collègues noirs. On dirait qu’il ne prête plus attention à leur couleur, bien qu’il en parle encore par moments. Il a l’air plus à l’aise avec ces noirs, mais il ne s’en rend pas compte. Une dernière chose. Il me rend folle avec sa musique classique. Il ne connaissait aucun morceau et n’en écoutait jamais avant. Maintenant, il reste assis pendant des heures à en écouter. Il siffle même des airs classiques qu’il n’a jamais entendus. Comment les connaît-il ? On aurait pu croire qu’il allait plutôt être attiré par le rap ou ce genre de choses, avec son cœur noir.”
Cas n° 7 :
“Il a peur de l’eau et il ne sait pas pourquoi.”
Le donneur était une fillette de trois ans qui s’était noyée dans la piscine familiale. Le receveur était un garçon de neuf ans atteint de myocardite et d’une malformation congénitale du septum interventriculaire.
La mère du receveur :
“Il ne connaît ni l’identité de son donneur ni la cause de son décès. Nous, si. Elle s’est noyée chez le petit ami de sa mère. La mère et le petit ami l’avaient laissée avec une jeune baby-sitter qui était au Téléphone quand c’est arrivé. Je n’ai jamais rencontré le père, mais la mère a déclaré qu’ils avaient eu un divorce très moche et que le père ne voyait jamais sa fille. Elle a dit qu’elle-même travaillait beaucoup et regrettait de ne pas avoir passé plus de temps avec elle. Je pense qu’elle se sent assez coupable de tout cela… vous comprenez, du fait que tous deux, en quelque sorte, n’aient pas suffisamment apprécié leur fille avant qu’il ne soit trop tard.”
Le receveur, qui ne connaît pas l’identité du donneur :
“Je lui parle parfois. Je sens qu’elle est là. On dirait qu’elle est très triste. Elle a très peur. Je lui dis que tout va bien, mais elle a très peur. Elle dit qu’elle aurait aimé que ses parents ne rejettent pas leur enfant. Je ne sais pas pourquoi elle dit ça.”
La mère du receveur :
“Ce qui me frappe le plus, c’est que Jimmy a maintenant une peur bleue de l’eau. Avant, il l’adorait. Nous vivons au bord d’un lac et il refuse de sortir dans le jardin derrière la maison. Il ne cesse de fermer et de verrouiller la porte de derrière. Il dit qu’il a peur de l’eau et ne sait pas pourquoi. Il refuse d’en parler.”
Cas n° 10 :
“J’ai carrément vu Carl dans les yeux de Ben”
Le donneur était un agent de police de 34 ans tué par balle alors qu’il tentait d’arrêter un trafiquant de drogue. Le receveur était un professeur de collège de 56 ans atteint d’artériosclérose et de cardiopathie ischémique.
La femme du donneur :
“Quand j’ai rencontré Ben [le receveur] et Casey [la femme de Ben], j’ai failli m’évanouir. Tout d’abord, cela m’a fait quelque chose d’extraordinaire de voir cet homme avec le cœur de mon mari dans la poitrine. J’ai quasiment vu Carl [le donneur] dans les yeux de Ben. Quand j’ai demandé à Ben comment il se sentait, c’est à Carl, en réalité, que j’essayais de poser la question. Je ne le leur aurais jamais dit, mais j’aurais aimé toucher la poitrine de Ben et parler au cœur de mon mari.
Ce qui me tracasse vraiment, pourtant, c’est que Casey ait dit avec désinvolture que le seul véritable effet secondaire de la transplantation était des faisceaux de lumière dans le visage. C’est exactement comme ça que Carl est mort. Le salaud lui a tiré une balle en pleine figure. La dernière image qu’il a dû avoir est celle d’un terrible éclair. La police n’a jamais attrapé ce gars, mais elle pense savoir qui c’est. J’ai vu son portrait robot. Il a des cheveux longs, des yeux enfoncés, une barbe et un regard très calme. On dirait un peu certaines images de Jésus.”
Le receveur :
“Si vous me promettez de ne jamais révéler mon nom, je vais vous dire ce que je n’ai jamais dit à aucun médecin. Seule ma femme est au courant. Je savais seulement que le donneur était un garçon de 34 ans en excellente santé. Quelques semaines après l’opération, j’ai commencé à faire des rêves. Je voyais un faisceau de lumière m’arriver en pleine figure et mon visage devenait très, très chaud. Vraiment brûlant. Juste avant, j’apercevais Jésus. Depuis, je n’arrête pas d’avoir ces visions, la nuit comme le jour : Jésus, puis un éclair. C’est la seule différence que j’aie remarquée, en dehors de me sentir bien pour la première fois de ma vie.”
La femme du receveur :
“Je suis très heureuse que vous l’ayez interrogé sur sa transplantation. Il est plus ennuyé qu’il ne veut bien l’avouer au sujet de ces éclairs. Il dit qu’il voit Jésus, puis un éclair aveuglant. Il a parlé des éclairs au médecin, mais pas de Jésus. Ils ont dit qu’il s’agissait probablement d’effets secondaires des médicaments, mais, mon Dieu, que nous aimerions qu’ils cessent !”
ANALYSES ET HYOPTHESES
Puisque ces cas ont été rassemblés sporadiquement et cliniquement, il n’est pas possible de calculer le pourcentage de patients ayant rapporté des changements de personnalité faisant ou non écho à la personnalité du donneur. D’un point de vue à la fois théorique et empirique, ce rapport justifie de mener une étude mieux approfondie et contrôlée.
De tout temps, les transplantés ont hésité à partager de telles expériences avec leurs médecins (et dans bien des cas, même avec leur famille et leurs amis).
En outre, si l’on en croit l’opinion générale selon laquelle les souvenirs sont d’abord conservés dans le système nerveux (puis dans le système immunitaire), il apparaît hautement improbable, à première vue, que les transplantés soient susceptibles de recevoir des souvenirs cellulaires des organes transplantés.
Il semble également improbable que les membres de la famille et les amis, ainsi que les chirurgiens et les professionnels de la santé en général, soient disposés à les entendre parler de souvenirs cellulaires.
Par conséquent, il n’est pas possible de déterminer le véritable pourcentage des changements de personnalité ; la sous-déclaration semble être la règle plutôt que l’exception.
Le cas n° 4 illustre expressément ce point. Quand un ouvrier de fonderie blanc de 47 ans a reçu le cœur d’un étudiant noir de 17 ans, il a présumé que le jeune noir préférait la musique rap. Par conséquent, il a rejeté l’idée selon laquelle son soudain engouement pour la musique classique provenait du cœur du donneur. Toutefois, ce que le receveur ignore, c’est que le donneur adorait la musique classique et est mort “en tenant son étui à violon serré contre lui”.
Depuis la réalisation de cet article, Schwartz et Russek ont interviewé un patient du Dr Copeland qui a reçu un cœur (de femme) et a manifesté de nombreux changements de personnalité. Il a notamment développé une passion soudaine pour le rose (couleur qu’il n’aimait pas avant son opération) et un goût prononcé pour les parfums (qu’il ne supportait pas avant son opération, interdisant même à sa femme d’en porter). Désormais, il prend des bains aromatisés et porte des parfums de femme. Ses filles le taquinent, et il redoute de parler de tout cela à ses médecins. Il l’a fait avec Schwartz et Russek sachant qu’ils étaient ouverts à ces phénomènes et l’aideraient à découvrir leur lien éventuel avec le donneur (on tente actuellement de contacter la famille du donneur). Son cas est intéressant parce qu’il a été déclaré mort puis ranimé deux fois avant sa transplantation. Il a vécu une expérience de mort imminente qui, selon ses propres aveux et ceux de sa femme, l’a transformé et l’a rendu plus ouvert.
Les receveurs ne sont pas tous aussi réceptifs aux informations cellulaires et ne vivent ni ne rapportent pas tous ces changements aussi clairement. Un critique du manuscrit a demandé : “Les receveurs contrôlent-ils ces phénomènes? Si tous les receveurs y étaient réceptifs, vivraient-ils ces phénomènes ?” C’est une question importante, qui pourra être abordée dans les futures recherches.
En théorie, davantage de personnes devraient être capables de récupérer des informations si elles sont encouragées à être réceptives et à les recevoir.
On pourrait envisager d’utiliser l’hypnose comme outil de recherche clinique. Les cas rapportés ici sont rares (mais pas uniques) en ce sens que les receveurs ont observé des changements ayant par la suite été expliqués par les membres de la famille ou les amis.
En outre, dans chaque cas, les informations concernant les donneurs ont été spécifiquement vérifiées par des membres de la famille ou des amis du donneur. Dans chaque cas, les changements survenus chez le receveur ont précédé tout contact avec des membres de la famille ou des amis du donneur.
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