Voyage en terre MAYA
A toi, Didier, qui prévoit de partir à la rencontre du peuple Maya,
A nous tous qui rêvons d'y aller,
Selon d’antiques prédictions, c’est au premier jour du printemps de cette année 1995 que devait être effectué le réveil de la civilisation MAYA. Nous étions quelques uns à avoir l’insigne privilège de participer à ce réveil, au cours d’un voyage d’initiation solaire en pays maya, et de recevoir le message de ce peuple aujourd’hui opprimé, mais qui pourrait demain, en retrouvant ses racines et sa culture, devenir un phare pour l’humanité et nous apprendre un nouvel art de vivre, celui de l’harmonie avec notre mère la Terre.
Si nous regardons autour de nous et que nous demandons ce que notre civilisation matérialiste a apporté à l’homme en bonheur et en paix intérieure, nous devons hélas constater que le bilan n’est guère réjouissant. La majorité des êtres qui vivent aujourd’hui dans nos pays civilisés ne parviennent à vivre qu’à force d’énergie et d’endurance, dans une ambiance d’activité trépidante, enfiévrée et malsaine. Nous avons créé la machine qui a centuplé nos moyens et notre puissance d’action, mais nous en sommes devenus l’esclave et la victime : esclave dans la paix, victime dans la guerre. La distance n’est plus un obstacle pour nous. Nous nous transportons avec rapidité d’un point du globe à l’autre et pourtant nous ne voyons pas que ces facilités de déplacement nous aient rendus meilleurs et plus heureux. Car si l’adage veut que les voyages forment la jeunesse, ils ne semblent guère contribuer, dans la majorité des cas à raffermir les liens de concorde et de fraternité qui devraient unir les peuples. L’homme possède la faculté merveilleuse d’exprimer sa pensée et de faire entendre sa voix jusqu’aux contrées les plus lointaines ; il peut émettre et enregistrer les vibrations lumineuses et sonores ; les corps opaques sont devenus perméables à ses regards et pourtant, s’il lui est possible de sonder la matière, que sait-il en revanche de lui-même, de son origine, de son essence et de sa destinée ? L’homme veut aller vite, toujours plus vite. Emporté par ses passions, ses convoitises et ses phobies, l’horizon de ses espoirs recule indéfiniment. C’est la course éperdue vers l’abîme, l’usure constante, l’activité impatiente, forcenée, appliquée sans trêve ni repos. Aux désirs satisfaits succèdent d’autres désirs inassouvis. A cette cadence, à ce régime, la santé physique périclite. Malgré la diffusion et l’observation des règles d’hygiène, des mesures de prophylaxie, en dépit des innombrables procédés thérapeutiques et de l’amoncellement des drogues chimiques, la maladie poursuit ses ravages avec une inlassable persévérance. A telle enseigne que la lutte organisée contre les fléaux connus ne semble avoir d’autre résultat que d’en faire naître de nouveaux, plus graves et plus réfractaires. La nature elle même donne des signes non équivoques de lassitude. C’est à force d’engrais chimiques que le cultivateur obtient des récoltes de valeur moyenne. Tout ce qui végète manque de sève et de résistance. Les plantes dépérissent et se montrent incapable de réagir contre l’envahissement des insectes parasites et l’attaque des maladies à mycellium.
Notre première initiation solaire, nous la vécûmes à Chichen Itza. En ce jour de l’équinoxe solaire, nous pûmes contempler la célèbre image du serpent qui apparaît sur le flanc de la pyramide de Kukulcan. Mais c’est au milieu des méfaits de notre civilisation et de 45 000 personnes, touristes sans grand respect pour le sacré de ces lieux, que nous vécûmes, pour certains très difficilement, cette première journée. Heureusement, dans la matinée nous avions déjà utilisé la puissance du symbole, celui du cercle trois fois répété autour de la pyramide, afin de marquer une limite magique infranchissable et que nous avions travaillé pour que ces lieux retrouvent le respect qu’ils méritent.
Le mouvement circulaire auquel nous avions participé, nous avait aussi permis de nous insérer dans un monde plus spirituel, invisible et transcendant, dans un monde cosmique en relation avec notre terre-mère et de gravir le premier échelon de l’initiation maya.
La présence des envoyés du Dalaï Lama et le travail effectué par ces derniers nous avait aidés à cette relation avec le monde spirituel et nous avait révélé les liens puissants qui unissent deux peuples opprimés dont les traditions secrètement préservées tirent leurs origines d’une source commune qu’il sera intéressant d’approfondir.
Et le message des lamas, beau et transcendant en sa simplicité, ne pouvait que toucher le coeur de ceux qui sont en quête d’un monde meilleur : « cultivez la gentillesse les uns envers les autres ». Le sourire permanent de leur visage transpirait la beauté et la bonté de leur enseignement.
Le carré est l’une des figures géométriques les plus fréquemment et les plus universellement employées dans le langage des symboles. Il est celui de la Terre et du monde manifesté. C’est dans une cour intérieure proche de la pyramide d’Uxmal que le carré fut utilisé lors de notre seconde initiation, afin de solliciter l’aide du cosmique pour une nouvelle manifestation, sur le plan du créé, d’une école d’enseignement maya. Et plus tard, nous apprîmes de la bouche même d’HUNBATZ MEN les objectifs poursuivis : cette école n’est pas recherchée pour une utilisation exclusive du peuple maya. Elle est souhaitée pour devenir avant tout un lieu d’échange où chacun pourra tirer le plus grand profit de l’expérience et de la sagesse acquise. De même, la demande effectuée auprès des autorités mexicaines afin d’utiliser les sites sacrés, ne vise pas à les soustraire à l’admiration des visiteurs. Il est simplement souhaité que soit accordé à ces lieux, le respect qu’ils méritent et qu’ils puissent être utilisés de façon ponctuelle aux cérémonies de la tradition maya.
C’est à ces objectifs qu’il nous a été demandé de collaborer et de voir dans quelle mesure nous pourrions aider à les atteindre afin que le gouvernement mexicain accorde les autorisations nécessaires.
Palenque vit notre troisième initiation solaire. La beauté des lieux est indescriptible. Il émane une telle vibration d’harmonie entre la nature et les créations de l’architecture maya que l’on ressent au fond de son être, dès la première vision, un passé riche de traditions sacrées et d’art de vivre, puis une vision nouvelle s’impose à notre esprit : celle du retour de l’âge d’or, âge solaire par excellence qui a pour symbole l’image même de l’astre.
Durant la période de l’age d’or, l’homme, selon la tradition, respecte, honore et vénère Dieu dans ce globe radiant qui est le coeur et le cerveau de la nature et le dispensateur des biens de la terre. Représentant visible de l’éternel, le soleil est aussi le témoignage sensible de sa puissance, de sa grandeur et de sa bonté.
Ce temps heureux et béni de l’âge d’or pourrait revivre, selon la loi des cycles, si l’homme voulait prendre conscience des liens qui le relient à tout ce qui vit et respecter notre mère la Terre. C’est le message secret du peuple maya pour l’ère nouvelle que nous sommes venus chercher et qu’il est de notre responsabilité de transmettre le plus largement possible.
Sachez, nous dit HUNBATZ MEN que l’arbre de votre forêt souffre des sévices qui sont donnés aux arbres de l’amazonie et que toutes les rivières souffrent des pollutions que nous provoquons par notre désir acharné de possession et de productivité. Et il ajoute, dans sa grande sagesse : il n’est pas dans notre intention de faire revivre un passé révolu et de rejeter les bienfaits que la civilisation matérialiste est capable de nous prodiguer, mais il nous faut choisir ce qui est bon et rejeter ce qui est mauvais. L’heure du choix est venue et il nous faut impérativement retrouver l’harmonie avec notre mère la Terre et notre père le Soleil.
C’est afin d’aider à cette réalisation que nous avons, au cours de cette troisième initiation, pratiqué le carré au coeur du cercle.
Combinée avec celle du carré, la forme du cercle évoque une idée de mouvement, de changement d’ordre ou de niveau. Ces deux symboles concrétisèrent donc l’aspiration de tous les participants à des modifications effectuées dans le respect des lois de la divinité, afin d’atteindre un niveau de vie supérieure et voir poindre cet âge d’or que nous avons évoqué.
« Mais d’où vient cette sagesse dont vous semblez être le dépositaire ? », avons-nous demandé à HUNBATZ, au cours d’un repas qu’il partagea avec nous, avec beaucoup de simplicité. La réponse fut directe : « de l’Atlantide! ».
Cette île mystérieuse dont PLATON nous a laissé l’énigmatique description, aurait-elle existé ? Pour HUNBATZ, il n’y avait aucune ambiguïté et s’il n’apportait aucune preuve, sa conviction semblait profonde et nous avions l’impression qu’il en savait plus qu’il ne pouvait révéler.
Déjà nous savions que des sondages opérés dans l’océan atlantique avaient permis de remonter à la surface des fragments de lave dont la structure prouve irréfutablement qu’elle a cristallisé à l’air, et que les volcans éjecteurs de cette lave s'élevaient alors sur des terres non encore englouties. Nous ne voyons donc rien d’impossible à ce que l’Atlantide ait pu tenir une place importante parmi les régions habitées, ni qu’une civilisation ait pu s’y développer.
Aussi la réponse d’HUNBATZ ne nous étonnait-elle pas et nous pensions qu’il était peut-être le dépositaire de certaines connaissances secrètes révélées dans « l’empire invisible » qu’un autre maître avait, un jour, écrites, mais que la loi du silence lui imposait, pour l’instant, de taire...
Nous voyions avec regret venir la fin de notre séjour, de notre communion avec l’antique sagesse maya. Progressivement notre groupe s’était harmonisé lors de ces initiations et il fonctionnait déjà à l’image des relations qui devraient être celles des êtres humains au cours de l’ère nouvelle. Aussi la séparation et le retour vers notre civilisation nous paraissaient-ils difficiles.
Mais auparavant une dernière cérémonie nous attendait, celle de la purification dans les eaux sacrées, au pied des chutes de la rivière Aqua azul. Les eaux de cette rivière proviennent de près de 1000 sources qui émanent toutes d’un centre sacré maya et qui véhiculent la vibration de chacun de ces lieux. D’une grande pureté, ces eaux ont la propriété de purifier ceux qui s’y baignent. Conformément à la tradition, nous nous sommes immergés par trois fois sous les eaux de la rivière et nous avons été symboliquement lavés des erreurs passées, afin de nous permettre de vibrer au rythme de l’ère nouvelle, de transmettre l’enseignement maya à tous ceux qui sont prêts à l’écouter et à mettre en application son message divin, celui du retour à la vraie vie, en harmonie et en osmose avec notre mère la Terre et notre père le Soleil.
C’est la raison pour laquelle nous avons écrit ces quelques lignes et que nous demandons à tous ceux qui les écouteront ou les liront, d’être à leur tour les messagers de la sagesse reçue, dont la source vibre au coeur d’un continent perdu et qui aujourd’hui nous crie :
Ne recommencez pas les erreurs passées !
Ne vous laissez pas dominer par l’égoïsme du matérialisme !
Respectez tout ce qui vit sur terre !
L’avenir sera glorieux si vous savez construire votre bonheur sur celui de vos frères, dans le respect des différences qui vous enrichissent mutuellement !